Crises d’absence ou petit mal, l’absence épileptique qui touche l’Enfant et l’Adolescent est un trouble invalidant car les enfants sont momentanément mentalement absents au cours d’une période critique d’apprentissage. Cette étude du Baylor College of Medicine (Houston) qui apporte une toute nouvelle compréhension du comportement des neurones durant de telles crises laisse espérer de nouveaux traitements qui ciblent les causes sous-jacentes de cette anarchie neuronale et un nouveau mode diagnostique permettant de détecter l’arrivée des crises.
Les absences épileptiques constituent le type le plus commun de troubles épileptiques chez les enfants. Ces absences mentales, simples et typiques, caractérisent cette forme d’épilepsie chez l’enfant et l’adolescent et peuvent également s’associer à des crises tonicocloniques. L’EEG confirme le diagnostic. Chez environ 80% des enfants atteints, ces épisodes s'arrêtent généralement autour de la puberté. « Cependant, 20% des enfants atteints continuent à avoir des crises », explique le Dr Jochen Meyer, professeur de neurologie et de neuroscience au Baylor College of Medicine. De nombreux enfants présentent également un trouble déficitaire de l'attention qui peut persister chez environ 40% des patients malgré un traitement médicamenteux et même après l'arrêt des crises, ajoute le Dr Atul Maheshwari, co-auteur et professeur adjoint de neurologie et de neuroscience à Baylor. Enfin, si les crises d'absence peuvent se produire 100 fois par jour, elles sont subtiles et ne durent que quelques secondes. Elles sont donc souvent sous-diagnostiquées ou diagnostiquées tardivement parce qu'elles sont fréquemment confondues avec la rêverie.
Que se passe-t-il dans le cerveau pendant les absences ? Les chercheurs utilisent ici une nouvelle technologie appelée microscopie à deux photons qui leur permet de visualiser l'activité de neurones individuels simultanément dans le cerveau de souris modèles éveillées. Alors que les chercheurs savent depuis des décennies que les personnes ayant une crise d'absence présentent un électroencéphalogramme typique montrant un schéma d'activité électrique en pointe et en onde qui se répète pendant la durée de la crise, ici, chez la souris modèle, ils observent une activité de tirs de neurones non coordonnée et l’absence de lien uniforme entre le comportement des cellules et les ondes cérébrales.
Durant la crise-absence, les neurones font « n’importe quoi » : « Nous pensions que quand une crise commence, l'orchestre des neurones joue une musique extrêmement forte et intense et que la crise achevée, les neurones reviennent à un jeu monotone. Nous constatons que pendant une crise d'absence, le volume de la musique diminue et les neurones musiciens jouent sans coordination. La plupart, même, ne joue pas du tout, comme si le chef d'orchestre n'était plus là. A la fin de la crise, le chef d'orchestre revient et dirige les musiciens qui jouent à nouveau ensemble et en toute harmonie ».
Un marqueur prédicteur d’absence ? La réduction de l'activité des cellules cérébrales commence plusieurs secondes avant le début de la signature rythmique « spike-and-wave » de l’absence, à l'électroencéphalogramme. Une réduction de l'activité cellulaire qui pourrait être un marqueur utile pour prédire l’arrivée d’une crise ?
L’idée, au vu de ces données est de chercher des moyens de traiter les causes sous-jacentes des crises au niveau cellulaire.
Source: Nature Communications 16 May 2018 Asynchronous suppression of visual cortex during absence seizures in stargazer mice
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