Les études se suivent pour démontrer les bénéfices de l’exercice pour la santé mentale et cognitive. Toute personne qui s'entraîne pour un marathon sait que chaque entraînement se cumule pour améliorer toujours plus la condition physique. C’est un peu le même principe pour la santé cognitive. Cette étude suggère en effet que les séances d’exercice s’additionnent aussi pour générer un avantage cognitif à long terme. Ces travaux de l'Université de New York qui commencent à décrypter la neurobiologie sous-jacente à ce processus bénéfique, présentés à la Réunion annuelle de la Cognitive Neuroscience Society (CNS) de San Francisco, confirment que les changements cérébraux qui se produisent après un seul entraînement sont prédictifs de ce qui va se passer ensuite avec un entraînement physique soutenu et au fil du temps.
« Il existe un lien étroit et direct entre l'activité physique et le fonctionnement du cerveau », confirme l’auteur principal, Wendy Suzuki de l'Université de New York : « Les gens ne lient toujours pas la santé physique au cerveau et à la santé cognitive ; ils pensent à leur silhouette avant « d’enfiler un bikini » plutôt qu’à l’ensemble des systèmes cérébraux qu’ils améliorent chaque fois qu’ils pratiquent l’exercice ».
De récentes recherches ont révélé comment différents types, quantités et intensités d’activité physique améliorent le fonctionnement du cerveau. C’est le cas du HIIT, de l’exercice aérobie, de l’exercice de résistance et d’endurance. Avec la médiatisation de ces avantages cognitifs de l’exercice, les neuroscientifiques cognitifs espèrent voir un changement radical dans la façon dont le grand public et en particulier les communautés plus défavorisées sur le plan socio-économique, envisagent sa pratique.
Les effets cognitifs immédiats de l’exercice sont prédictifs de ses effets à long terme : cette étude ajoute encore à nos connaissances sur ces avantages de l’exercice. Elle montre en effet, pour la première fois, que les effets cognitifs immédiats des exercices sont prédictifs des effets à long terme. Les conclusions suggèrent que les changements cérébraux observés après une seule étude d'entraînement peuvent constituer un type de biomarqueur pour un entraînement à long terme. Les participants ont subi des examens cérébraux IRMf et des tests de mémoire de travail avant et après des séances simples d'exercices d'intensité légère et modérée et après un programme d'entraînement de 12 semaines. L’exercice était pratiqué sur des vélos à pédales motorisées, de manière à permettre aux participants d’appliquer leur propre force pour tourner les pédales ou de laisser les pédales faire le travail. Cette fonctionnalité permettait de maintenir la vitesse constante en ne modifiant que la fréquence cardiaque entre des conditions d'activité d'intensité légère et d'intensité modérée. L’expérience montre que les participants qui ont bénéficié des améliorations les plus importantes en termes de cognition et de connectivité cérébrale fonctionnelle après une seule séance d’exercice physique d'intensité modérée, sont ceux qui obtiennent les gains les plus importants en termes de cognition et de connectivité, à la fin du programme de 2 semaines.
Cette première étude doit encore être reproduite sur un échantillon plus large de participants et sur une durée d’entrainement plus longue, de 6 mois au lieu de 3 mois, afin de donner aux participants plus de temps pour améliorer leur forme cardiorespiratoire. Mais la conclusion des chercheurs est simple : « Chacun devrait réfléchir à la façon dont l’activité physique peut aider sa cognition aujourd’hui et prendre conscience de « ce qui fonctionne » (humeur, mémoire, raisonnement…). Mais, comme c’est le cas pour les avantages physiques, jour après jour, les avantages cognitifs de l’activité physique peuvent s’additionner ».
Qu’induit l’exercice physique dans le cerveau ? Là encore les études sont nombreuses à déchiffrer les effets mentaux et cognitifs de l’exercice physique. De nombreuses études ont montré que la marche régulière et les autres activités physiques du quotidien ont pour effet d'améliorer la mémoire et d'autres fonctions cognitives, en entrainant notamment des modifications du cortex préfrontal.
Ces résultats, soulignent les auteurs, montrent que cibler, en particulier chez les personnes âgées, des activités du quotidien de faible intensité est une intervention essentielle car déjà efficace à entretenir aussi, la performance cognitive.
Source: Cognitive Neuroscience Society 26th Annual Meeting 24-Mar-2019 Exercise adds up to big brain boosts
Lire aussi:
EXERCICE vs ALZHEIMER : Le double effet endorphines – irisine