5 à 10 % des enfants et des adolescents dans le monde souffrent de trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et environ 70% de ces jeunes patients reçoivent un traitement à base de méthylphénidate (MPH : Ritaline), un stimulant du système nerveux central. Cependant, les études restent partagées sur les risques de ce traitement à long terme. Cette recherche de l’Université Bar-Ilan (Israël) suggère que ce traitement pendant l'enfance prédit l'utilisation d'antidépresseurs donc un risque accru de dépression pendant l'adolescence. Des données présentées dans l’European Child & Adolescent Psychiatry qui engagent à la détection, à l’adolescence, d’une dysrégulation émotionnelle et comportementale sous-jacente chez les jeunes traités durant l’enfance.
Le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH) est l'un des diagnostics psychiatriques les plus courants chez les enfants et les adolescents dans le monde. Son traitement standard est généralement un traitement à long terme avec des stimulants, tels que les médicaments à base de méthylphénidate (MPH). Les études se font plus nombreuses sur les effets secondaires possibles de ces traitements à long terme, alors que leurs prescriptions ont explosé ces dernières années chez les enfants et les adolescents. Au fil des années, des recherches ont suggéré que ces médicaments à base de MPH pris pendant ou après le début de la puberté contribuaient à prévenir la dépression et l'anxiété par la suite. Cette étude longitudinale de 12 ans s’inscrit totalement en faux.
L’étude qui a suivi 6.830 enfants de la petite enfance à l'adolescence montre en effet qu'un traitement continu à base de MPH pendant l'enfance augmente le risque d'utilisation d'antidépresseurs à l'adolescence. Les chercheurs ont sélectionné les enfants auxquels les médicaments à base de MPH avaient été prescrits pour la première fois entre 6 et 8 ans, ont pris en compte l'observance de chaque participant (nombre de mois d'achat des médicaments par rapport à la quantité prescrite) jusqu'à l'âge de 12 ans. L’analyse montre que :
- les enfants à observance élevée (>50%) encourent un risque accru de 50% de recevoir une prescription d’antidépresseurs entre les âges de 12 et 18 ans ;
- cette augmentation du taux de prescription d’antidépresseurs vaut même après prise en compte de facteurs de confusion possibles, dont l’utilisation parentale d’antidépresseurs.
Un message aux parents, médecins dont pédiatres et aux enseignants : les auteurs les appellent à être conscients qu'une consommation prolongée de médicaments à base de MPH à l’enfance peut être un facteur prédictif de symptômes dépressifs à l’adolescence.
Les résultats soulignent l'importance du suivi systématique de tous ces enfants et de la détection la plus précoce possible de tout trouble émotionnel et/ou comportemental.
Source: European Child & Adolescent Psychiatry 04 March 2019 Childhood methylphenidate adherence as a predictor of antidepressants use during adolescence
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