Cette équipe de l’Université de Boston identifie pour la première fois 2 variantes génétiques extrêmement rares liées à la maladie d'Alzheimer. Ces variants, l’un dans le gène NOTCH3 et l’autre dans le gène TREM2, sont observés chez des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, mais chez aucun des témoins non atteints de l’étude. Des résultats précieux pour le diagnostic de la maladie, mais troublants aussi, alors que d’autres mutations du gène NOTCH3 sont à l’origine d’une forme très rare de démence appelée CADASIL, caractérisée par une microangiopathie dans le cerveau.
La maladie CADASIL, commence par des maux de tête sévères, des accidents vasculaires cérébraux chez les jeunes adultes, suivis d'une démence à la quarantaine, soit plusieurs décennies avant l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs notent également que d'autres mutations du gène TREM2 ont déjà été associées à la maladie d'Alzheimer. Enfin, certaines personnes portant 2 copies de cette mutation particulière (appelée Q33X) sont atteintes d'une maladie très rare, la maladie de Nasu-Hakola, caractérisée par l'apparition d’une démence précoce, à la quarantaine et des lésions osseuses polykystiques avec fractures.
L’équipe a analysé la séquence d'ADN complète pour les parties du génome qui codent pour les gènes chez plus de 5.600 participants atteints de la maladie d’Alzheimer et de près de 4.600 témoins âgés et sains sur le plan cognitif. L’analyse outre l’identification de ces variants spécifiques, portés uniquement par les patients atteints, montre que ces patients atteints portent un lourd fardeau de mutations dans les gènes dont le rôle dans la maladie a déjà été documenté. L’identification de ces 2 variants spécifiques à la maladie pourrait donner lieu à un test diagnostique et prédictif de la maladie.
Différents variants, différentes formes de démence : c’est également ce qu’on retient de cette étude. En effet, ses résultats suggèrent que différentes mutations dans le même gène ou un nombre différent de copies d'une mutation particulière peuvent conduire à des formes très distinctes de démence. L’auteur principal, le Dr Lindsay Farrer, chef du Département de génétique biomédicale à l'Université de Boston ajoute :
« La découverte d'associations du risque d'Alzheimer avec des variants génétiques rares peut mener à de nouvelles connaissances sur les voies biologiques impliquées dans la maladie et à des stratégies personnalisées pour développer de nouveaux traitements et bien sûr disposer de nouveaux biomarqueurs ».
Source: JAMA Network Open March 2019 (In Press) via Eurekalert (AAAS) 29-Mar-2019 Researchers discover two, rare genes associated with Alzheimer's disease
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