En augmentant le « bon » cholestérol (HDL), un régime riche en légumes permet de réduire la fatigue chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP), révèle cette étude de l’Université de Buffalo (UB). Ces travaux, présentés dans la revue PLoS ONE, qui examine les effets des taux de graisse dans le sang sur la fatigue causée par la maladie, montrent également une réduction logique et bénéfique, avec ce type de régime, du taux de cholestérol total.
La fatigue est l’un des symptômes les plus courants et handicapants de la SEP, avec une incidence sur la qualité de vie et la capacité du patient de poursuivre son activité professionnelle à plein temps. Malgré sa prévalence et la sévérité de son impact, les options de réduction de la fatigue sont limitées. Les traitements médicamenteux utilisés entraînent souvent des effets secondaires indésirables. L’équipe de Murali Ramanathan, professeur à l’UB met en évidence l’impact possible de changements d’alimentation simples, sur cette fatigue intense induite par la maladie.
Le métabolisme des lipides, et donc l’alimentation régulent la fatique dans la SEP
Jusque-là, la fatigue chez les patients atteints de sclérose en plaques était considérée comme un problème clinique inéluctable, complexe et difficile, lié à l'invalidité, à la dépression et à l'inflammation. Cette étude est la première à identifier et impliquer le métabolisme des lipides dans la fatigue. Une découverte qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches pour réguler voire contrôler ce symptôme.
Quelques interventions documentées comme favorables contre la fatigue : Lors d’une précédente étude, une équipe de chercheurs de l'Université de l'Iowa avait montré qu'une intervention basée sur un régime alimentaire spécifique, accompagnée de la pratique de l’exercice et que les interventions de réduction du stress ou encore la stimulation électrique étaient des thérapies efficaces pour réduire la fatigue. Cependant, les changements physiologiques sous-jacents à ces améliorations restaient mal compris.
Le régime alimentaire « compte » aussi : l'étude a suivi durant une année 18 patients atteints de SEP progressive qui ont été soumis au régime Wahls, riche en fruits et en légumes. Le régime encourage la consommation de viande, de protéines végétales, d'huile de poisson et de vitamines B. Le gluten, les produits laitiers et les œufs sont exclus. Les chercheurs ont suivi les modifications de l'indice de masse corporelle (IMC), de l’apport calorique, du cholestérol total, des HDL, des triglycérides et des lipoprotéines de basse densité (LDL ou « mauvais cholestérol »). La fatigue a été mesurée par une échelle reconnue. Les participants ont également participé à un programme d'exercice à domicile comprenant des étirements et de la musculation, ont subi une stimulation électrique pour stimuler la contraction musculaire et le mouvement, ont pratiqué la méditation et l'automassage pour réduire le stress. L’étude montre que :
- le respect du régime alimentaire est le principal facteur associé à la réduction de la fatigue.
- des niveaux élevés de HDL ont l’impact le plus marqué sur la fatigue : probablement parce que le bon cholestérol joue un rôle essentiel dans les muscles, stimulant l'absorption du glucose et augmentant la respiration des cellules- ce qui améliore les performances physiques et la force musculaire ;
- d’autres résultats liés au régime alimentaire, comme une baisse ou un maintien de l’IMC, des taux de triglycérides et de LDL s’avèrent non liés aux changements constatés dans les niveaux de fatigue.
Ces résultats incitent donc à mener une étude plus vaste pour examiner les effets des changements du métabolisme, via l’alimentation, sur la fatigue induite par la sclérose en plaques.
Source: PLoS ONE June 18, 2019 DOI 10.1371/journal.pone.0218075 Lipid profile is associated with decreased fatigue in individuals with progressive multiple sclerosis following a diet-based intervention: Results from a pilot study
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