Les enfants souffrant de dépression ont un risque bien plus élevé d'être obèses, de fumer, d’être plus sédentaires et de présenter, dès l’adolescence des signes ou un profil de risque de maladie cardiaque, révèle cette étude américaine menée par un expert en psychopathologie et en particulier sur la dépression majeure. Ces conclusions, publiées dans la revue Psychomatic Medicine, viennent confirmer un lien déjà entre dépression et maladies cardiaques et appellent à une meilleure prévention de la dépression chez l'enfant pour réduire les maladies cardio-vasculaires chez l'adulte.
L'étude menée par des chercheurs de l'Université de Floride du Sud, de Washington et de l'Université de Pittsburgh constate également des taux plus élevés de maladie cardiaque chez les parents d'adolescents déprimés durant leur enfance. Une forte proportion des parents des adolescents concernés font état d'antécédents de crises cardiaques et d'autres événements cardiaques graves.
Les chercheurs ont comparé des facteurs de risque comme le tabagisme, l'obésité, le niveau d'activité physique, la sédentarité et les antécédents d'événements cardiaques des parents sur 3 groupes d'adolescents 210 à antécédents de trouble dépressif majeur et précoce, 195 frères et sœurs, et 161 adolescents témoins sans antécédent dépressif ou psychiatrique.
Lors de l'évaluation, à l'adolescence,
· 85 % des participants étaient sans symptômes de dépression majeure,
· cependant, les jeunes à antécédents de trouble dépressif majeur et précoce présentent, vs témoins, une prévalence de tabagisme, plus de 12 fois plus élevée (OR : 12,54)
· une prévalence 41% plus élevée de sédentarité (OR activité physique : 0,59) et leurs frères et sœurs également (OR : 0,70),
· et plus de 3 fois plus élevée d'obésité (OR = 3,67).
Par ailleurs leurs parents signalent des taux de 62% plus élevés de maladies cardiovasculaires.
Dépression à l'enfance, profil de risque cardiaque à l'adolescence : Des résultats qui suggèrent l'association entre la dépression majeure dans l'enfance et un profil de risque de maladie cardiovasculaire défavorable à l'adolescence. On peut penser que les symptômes dépressifs à l'enfance favorisent le repli sur soi, l'absence d'exercice et certains comportements à risque.
Ce n'est pas la première étude à identifier ce lien. Rappelons l'étude présentée à la réunion 2013 de l'American Psychosomatic Society qui aboutissait à la même conclusion ou encore une étude des NIH, publiée en 2011 dans les Archives of General Psychiatry qui suggérait que la dépression, les tentatives de suicide chez les personnes de moins de 40 ans augmente nettement leur risque de décès cardiaque et bien plus que certains facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels.
Prévenir et bien prendre en charge la dépression chez l'enfant peut ainsi contribuer à réduire l'incidence des maladies cardiovasculaires.
Source: Psychomatic Medicine January 26, 2014, doi: 10.1097/PSY.0000000000000028 The Association Between Major Depressive Disorder in Childhood and Risk Factors for Cardiovascular Disease in Adolescence
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