Cette toute petite étude, menée par un chercheur dyslexique de l’Université d’Oxford démontre une « faiblesse » spécifique aux patients dyslexiques, une difficulté de passage de l’attention à différents types de stimuli, visuels ou sonores. Les résultats, présentés dans la revue Current Biology, suggèrent, lorsqu’on est dyslexique, de travailler cette fluidité de l’attention, en pratiquant par exemple, certains jeux vidéo qui appellent des réactions rapides de la part du joueur.
Si de précédentes études ont documenté des différences, chez les dyslexiques, dans le traitement de stimuli visuels et auditifs, peu d'études ont porté sur le traitement de données audiovisuelles appelant une réponse ou réaction du sujet face à des cibles, appelée RTE (pour redundant targets effect). Quelques recherches ont néanmoins suggéré l'association de la dyslexie à une déficience de cette voie.
C'est pourquoi Vanessa Harrar, chercheur –elle-même dyslexique- à l'Université d'Oxford a comparé les temps de réaction à des stimuli multi-sensoriels, sonores ou visuels, chez 17 participants, dyslexiques et non-dyslexiques, qui devaient réagir au stimulus, en appuyant sur un bouton.
Son analyse constate que,
· les dyslexiques ont des difficultés à déplacer leur attention d'un stimulus à l'autre et ce déplacement leur demande un temps de réaction supérieur aux témoins,
· mais, dans un sens seulement, lorsqu'on passe d'un stimulus visuel à un stimulus sonore.
Les dyslexiques devraient exercer leur attention : Ces résultats suggèrent que les dyslexiques attribuent leur attention aux 2 différents types de stimuli selon différents modèles neuronaux et de manière « asymétrique », expliquent les auteurs.
Source: Current Biology 13 February 2014 DOI: 10.1016/j.cub.2014.01.029 Multisensory Integration and Attention in Developmental Dyslexia (Visuel Fotolia)
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