Ces neuroscientifiques de la Vanderbilt University (Nashville) ont examiné les différences de la mémoire liées à l'âge et, plus précisément sur la façon dont le cerveau stocke et va rechercher les souvenirs. Ce n'est pas que les jeunes soient en mesure de se rappeler plus de choses que les personnes âgées, mais plutôt de récupérer leurs souvenirs « en plus haute définition ». Ces travaux, présentés dans la revue Attention, Perception, & Psychophysics suggèrent qu’avec l’âge et hors démence, les souvenirs restent tout aussi nombreux mais deviennent plus flous.
Philip Ko de l'Université Vanderbilt met en lumière les différences dans l'activité comportementale et neurale des adultes jeunes et âgés et montre comment ces différences influencent la capacité de stocker et de rappeler les souvenirs. Son équipe s'est concentrée sur la mémoire de travail visuelle ou la capacité de conserver brièvement une quantité limitée d'information visuelle en l'absence de stimuli visuels. Les chercheurs ont ensuite regardé comment cette fonction se réduit au fil du vieillissement.
Cette recherche a été menée sur 11 adultes âgés d'environ 67 ans et 13 adultes plus jeunes, âgés d'environ 23 ans, qui devaient visualiser 2,3 ou 4 tâches de couleur et mémoriser leur apparence, sous encéphalogramme. Les tâches disparues, les participants, quelques secondes plus tard, se voyaient présenter une seule des tâches et devaient préciser si elle figurait ou non sur l'écran précédent. L'équipe constate que les données comportementales (réponses justes ou non) indiquent une capacité inférieure chez les personnes âgées vs les jeunes adultes à mémoriser alors que la mesure de la capacité de mémoire s'avère très similaire dans les deux groupes. En d'autres termes, pendant la phase de mémorisation, les deux groupes d'âge ont stocké le même nombre d'informations. Mais c'est à la restitution, que se fait la différence.
Vers une mémoire basse résolution : Les chercheurs suggèrent que les personnes âgées stockent les données à un niveau inférieur de résolution, ce qui entraîne des troubles de la mémoire. La conséquence devient apparente au cours de la récupération de la mémoire de travail visuel. Contrairement aux adultes plus âgés, les jeunes sont également en mesure d'utiliser un autre type de mémoire visuelle, la mémoire implicite perceptuelle, qui apporte un « coup de pouce » lors de la récupération des informations stockées.
2 fils à suivre, selon les auteurs, un dysfonctionnement de l'activité neuronale mais une capacité de mémoire intacte et une conclusion, les adultes plus âgés pourraient stocker le même nombre de données que les plus jeunes, mais leur mémoire de chaque donnée est plus « floue ».
Source: Attention, Perception, & Psychophysics January 2014 10.3758/s13414-013-0585-z Understanding age-related reductions in visual working memory capacity: Examining the stages of change detection (Visuel Fotolia)
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