Cette procédure par ultrasons ciblés de haute intensité (HIFU) guidée par IRM avancée permet d’améliorer le traitement des tremblements essentiels et des tremblements associés à la maladie de Parkinson, promet cette équipe du Centre médical de l’Université du Texas (UT) Southwestern. Le dispositif d’imagerie permet de cibler précisément une petite zone du cerveau liée à la maladie de Parkinson et aux tremblements essentiels et permet de meilleurs résultats sans chirurgie et avec moins de risque d'effets secondaires. Ces travaux, présentés dans la revue Brain doivent être validés par un essai clinique multicentrique avec des collaborateurs de la Mayo Clinic à Rochester.
L’équipe de Dallas décrit ici la méthode d'IRM qui permet aux neuroradiologues de se concentrer sur une zone de la taille d'un petit pois dans le thalamus du cerveau impliqué dans le mouvement. « À l'aide de ces images de très haute résolution, les médecins peuvent ensuite utiliser des ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) pour brûler les tissus problématiques », explique le Dr Bhavya R. Shah, professeur de radiologie et de chirurgie neurologique à l’UT Southwestern.
Cibler la zone cérébrale du mouvement, sans incision, sans anesthésie et sans implants
Les tremblements essentiels sont un trouble du mouvement courant puisqu’ils touchent près de 4% des personnes âgées de plus de 40 ans. Le trouble provoque des tremblements rythmiques involontaires généralement dans les mains, mais également des bras et de la tête, entraînant des difficultés de fonctionnement et une réduction du bien-être et de la qualité de vie. Les tremblements font également partie des symptômes courants de la maladie de Parkinson. Il s’agit de tremblements au repos et si la personne initie un mouvement, ces tremblements s’arrêtent.
La première ligne de traitement pour les tremblements ou tremblements involontaires observés avec ces maladies est pharmacologique. Cependant, environ 30% des patients ne répondent pas bien aux médicaments.
La stimulation cérébrale profonde, avec l’implantation permanente d’électrodes est utilisée depuis 25 ans environ pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson mais ses limitations pratiques ont conduit les chercheurs à chercher des moyens d'améliorer la prise en charge des tremblements.
La nouvelle procédure guidée par IRM qui utilise des ondes ultrasonores de haute intensité pour éliminer une petite partie du thalamus liée à ces tremblements n’est pas invasive et le patient reste éveillé pendant la procédure. L’IRM permet de cibler au mieux la zone à éliminer et évite les effets néfastes d'un ciblage imprécis qui comprennent des problèmes de marche ou de fluidité verbale. Bien que ces effets soient généralement temporaires, ils peuvent rester permanents dans 15 à 20% des cas. En apportant cette précision, la nouvelle méthode permet ainsi d’éviter presque totalement le risque d’effets secondaires. Déjà approuvée par l’Agence américaine, Food and Drug Administration, pour une utilisation chez les patients atteints de Parkinson, le Centre de la Southwestern prévoit de débuter ces traitements dès cet automne.
3 techniques d'IRM avancée permettent aujourd’hui, selon les chercheurs, de bien délimiter le tissu cible. Parmi ces techniques, la plus étudiée et peut-être la plus prometteuse est la tractographie de diffusion, qui suit le mouvement naturel de l'eau dans les tissus.
Ces premiers résultats de procédure par ultrasons ciblés de haute intensité (HIFU) guidée par IRM bien que prometteurs, doivent encore être confirmés par un essai clinique multicentrique.
Source: Brain 15 June, 2020 DOI : 10.1093/brain/awaa107 Advanced MRI techniques for transcranial high intensity focused ultrasound targeting
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