Cette étude vient compléter une large analyse, récemment publiée dans le Lancet réservant quelques avantages d’une consommation d’alcool modérée, aux personnes plus âgées. Cette nouvelle recherche, menée à l'Université d'Oxford, décrit, dans la revue PLoS Medicine, les changements cérébraux et l’accélération du déclin cognitif associés à l’accumulation de fer dans le cerveau, elle-même associée à la consommation d'alcool modérée. Des données qui, compte-tenu de la prévalence de la consommation modérée d'alcool, pourraient, via des interventions visant à réduire la consommation, avoir des implications substantielles en population générale.
La consommation de 7 unités d'alcool par semaine correspond à une consommation modérée et pourtant, elle est déjà associée à une augmentation des niveaux de fer dans le cerveau, conclut cette étude des données de 21.000 participants.
L'accumulation de fer dans le cerveau, déjà associée aux maladies d'Alzheimer et de Parkinson
L'étude : l’équipe du chercheur Anya Topiwala de l'Université d'Oxford a exploré les relations entre la consommation d'alcool et les niveaux de fer dans le cerveau chez 20.965 participants de la UK Biobank, âgés en moyenne de 55 ans et à 48,6 % des femmes. Les participants ont renseigné leur niveau de consommation d'alcool et ont passé une IRM cérébrale. 7.000 ont également passé une IRM du foie afin d’évaluer les niveaux de fer systémique. Tous ont passé des tests cognitifs et moteurs. 2,7 % se sont déclarés non-buveurs et, en moyenne la consommation moyenne d’alcool par semaine a été estimée à 18 unités par semaine. L’analyse révèle que :
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une consommation d'alcool >7 unités par semaine est associée à des niveaux de fer plus élevé dans les ganglions de la base,
un groupe de régions cérébrales associées au contrôle moteur, à l'apprentissage procédural, aux mouvements oculaires, à la cognition, aux émotions, etc…
- L'accumulation de fer dans certaines régions du cerveau était associée à une fonction cognitive moins bonne.
L’accumulation de fer, un mécanisme possible du déclin cognitif lié à l'alcool : si l’une des limites de l’étude est le biais possible entre la mesure par l'IRM et le niveau réel de fer cérébral dans le cerveau, ces travaux suggèrent en effet un tout nouveau mécanisme explicatif de l’effet nocif de la consommation d’alcool, sur le cerveau et la cognition.
« Le fer cérébral à niveaux élevés est lié à de moins bonnes performances cognitives. L'accumulation de fer pourrait donc sous-tendre le déclin cognitif lié à l'alcool ».
Source: PLoS Medicine July 14, 2022 DOI : 10.1371/journal.pmed.1004039 Associations between moderate alcohol consumption, brain iron, and cognition in UK Biobank participants: Observational and mendelian randomization analyses
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