Ces neurologues de l’Université de Lancaster, experts de la maladie de Huntington, décryptent, pour la première fois, comment le cerveau est affecté par la maladie : la recherche, publiée dans la revue Brain Communications, révèle que la condition affecte non seulement les cellules nerveuses du cerveau, mais touche également les vaisseaux sanguins microscopiques.
Ces modifications du système vasculaire sont observées dès les stades présymptomatiques, une observation qui va mieux permettre de prédire la maladie et d’évaluer les effets bénéfiques des changements de mode de vie ou des traitements symptomatiques.
La maladie de Huntington est une maladie génétique héréditaire conduisant à la démence, avec un déclin progressif des mouvements, de la mémoire et de la cognition. Il n’existe actuellement aucun traitement curatif.
L’étude identifie ces changements dans la coordination entre l’activité neuronale et l’oxygénation du cerveau : elle révèle que le système vasculaire et le cerveau travaillent ensemble pour garantir que le cerveau reçoive suffisamment d’énergie -le cerveau a besoin de jusqu’à 20 % de la consommation énergétique du corps, même s’il ne pèse qu’environ 2 % du poids corporel-.
Une « unité neurovasculaire » constituée d’un système vasculaire connecté via des cellules cérébrales appelées astrocytes aux neurones, garantit le succès de cette coopération.
Evaluer le fonctionnement de ces unités neurovasculaires :
- à l’aide de sondes émettant de la lumière infrarouge placées sur la tête des participants a permis aux chercheurs de mesurer l’oxygénation du sang dans le cerveau ;
- des électrodes, capables de mesurer l’activité électrique des neurones, ont également été placées sur la tête des participants.
Les chercheurs ont ensuite étudié les nombreux rythmes liés au fonctionnement du cerveau et du système cardiovasculaire à l’aide de techniques mathématiques. Ces rythmes comprenaient les rythmes cardiaque et respiratoire, liés au transport des nutriments et de l’oxygène, ainsi que des rythmes plus lents associés au contrôle local du flux sanguin. L’activité cérébrale se manifestant par des rythmes plus rapides.
L’ensemble de ces observations confirme que :
- le fonctionnement efficace du cerveau dépend de la façon dont tous ces rythmes sont orchestrés ;
- la force et la coordination de ces rythmes permet d’évaluer l’efficacité de l’unité neurovasculaire.
Globalement, la méthode développée pour cette nouvelle recherche sera précieuse pour surveiller la progression de la maladie et évaluer l’effet de traitements ou de changements de mode de vie dans la maladie de Huntington et d’autres maladies neurodégénératives.
Avec une conclusion, le rôle majeur du flux sanguin et du système vasculaire dans le développement de la maladie, comme dans la plupart des types de démences.
Source: Brain Communications 10 June, 2024 DOI: 10.1093/braincomms/fcae166 The phase coherence of the neurovascular unit is reduced in Huntington’s disease’
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