Des exercices même de courte durée et de faible intensité améliorent le flux sanguin cérébral chez les enfants et contribuent à leur développement cognitif, conclut cette équipe de neurologues et de pédiatres de l’Université Waseda. Alors que les preuves s’accumulent sur la contribution de l’exercice, chez l’adulte, à la santé cérébrovasculaire et cognitive, cette nouvelle étude, menée auprès d’enfants âgés en moyenne de 12 ans, confirme l’importance de l’exercice physique auusi pour le bon développement du cerveau.
Améliorer ou maintenir la cognition passe, chez les adultes, par une pratique régulière de l’exercice, qui augmente le flux sanguin cérébral et optimise la santé cérébrovasculaire. Si de nombreuses recherches ont établi les bienfaits de l’exercice modéré à vigoureux sur les fonctions cognitives, les changements dans le flux sanguin cérébral pendant un exercice de faible intensité, en particulier chez les enfants, n’ont pas encore été étudiés.
L’équipe japonaise a donc évalué précisément les effets de brèves périodes d'exercice d'intensité légère sur l'augmentation du flux sanguin cérébral chez les enfants, notamment dans la région du cortex préfrontal, qui rassemble les fonctions cognitives ou intellectuelles, dont la pensée, la compréhension, la mémoire, le langage, le calcul et le jugement.
L’étude a analysé, via la spectroscopie fonctionnelle proche infrarouge (fNIRS) -une technique d’imagerie qui permet de mesurer les changements dans le flux sanguin cérébral grâce aux concentrations d’oxy-Hb-les effets de 7 types d'exercices de courte durée et d'intensité légère, chez 41 enfants en bonne santé, âgés en moyenne de 12 ans. Ces exercices comprenaient l'étirement vers le haut, l'étirement des épaules, les cercles des coudes, la torsion du tronc, le lavage des mains (!), des mouvements du pouce et de l'auriculaire et l'équilibre sur une jambe. Les exercices ont été effectués en position assise, à l'exception de l'équilibre sur une jambe, chaque mouvement durant de 10 à 20 secondes. Les chercheurs ont enregistré et comparé les niveaux d'oxy-Hb au repos et pendant l'exercice. L’analyse révèle que :
- tous les types d’exercice, à l'exception des étirements statiques permettent d’améliorer le flux sanguin cérébral et activent plusieurs régions du cortex préfrontal ;
- l'exercice améliore la fonction cognitive grâce à plusieurs mécanismes dont cette augmentation du flux sanguin cérébral, mais aussi des changements structurels du cerveau et la promotion de la neurogenèse.
« Pourtant, 81 % des enfants dans le monde ne pratiquent pas suffisamment d'activité physique »,
relèvent les chercheurs, qui confirment leurs inquiétudes sur l’impact négatif de la sédentarité, sur le développement cérébral et cognitif des enfants. Avec un objectif, développer un programme standard ou de référence, d’exercices de faible intensité accessible à tous, visant non seulement à réduire le comportement sédentaire mais donc aussi à booster les fonctions cérébrales chez l’Enfant. Un tel programme pourrait constituer une référence, pour les écoles, par exemple.
D’autant que les résultats de l'étude sont très prometteurs, en dépit de la « légèreté » des exercices testés. Il apparaît donc possible de développer un programme d’exercice même praticable en classe, permettant d'optimiser l'apprentissage des enfants.
Source: Scientific Reports 6 July, 2024 DOI: 10.1038/s41598-024-66598-6 Hemodynamics of short-duration light-intensity physical exercise in the prefrontal cortex of children: a functional near-infrared spectroscopy study