Cette équipe de de l’Université de Pennsylvanie révèle que la prise de sémaglutide pour la perte ou gestion du poids n’augmente pas le risque de dépression ou de comportement suicidaire chez les personnes sans psychopathologie majeure connue préexistante. Cette analyse des données de plus de 3.500 participants à des essais cliniques confirme et va même plus loin- les conclusions de précédentes recherches ayant suggéré que parmi les agonistes du GLP-1, le sémaglutide est le médicament présentant le risque le plus faible de problèmes de santé mentale.
Le sémaglutide est aujourd’hui bien considéré comme une avancée significative dans le domaine de la perte de poids et de la lutte contre l’obésité. Initialement développé comme traitement du diabète de type 2, plusieurs essais cliniques ont montré qu’il réduisait le poids corporel de base d’environ 10 à 15 %. Ces médicaments injectables hebdomadaires -comme le sémaglutide- sont donc devenus une option populaire pour les patients en surpoids, et leurs médecins.
Cependant, quelques recherches ont suggéré un risque « d’idéation suicidaire » avec la prise diu médicament et aujourd’hui, les agences sanitaires comme la Food and Drug Administration (FDA) et l’Agence européenne des médicaments surveillent activement la sécurité psychiatrique du sémaglutide et de ses homologues.
Cette nouvelle analyse conclut que la prise du médicament sémaglutide, un agoniste du GLP-1 ne semble donc pas augmenter le risque de symptômes dépressifs, de pensées suicidaires ou de comportement suicidaire chez les personnes sans troubles mentaux majeurs connus.
L’étude analyse les données de plus de 3.500 participants de 4 essais cliniques majeurs, les essais Semaglutide Treatment Effect in People with obesity (STEP) – STEP 1, 2, 3 et 5 utilisés dans le cadre de l’approbation du médicament par l’Agence américaine FDA. L’analyse conclut que :
- le médicament, lorsqu’il est pris par des personnes qui ne présentent aucun problème de santé mentale préexistant, n’augmente pas le risque de dépression, de pensées ou de comportement suicidaires ;
- 1 % ou moins des participants signalent des idées ou des comportements suicidaires pendant le traitement, sans différence observable entre le sémaglutide 2,4 mg et le placebo ;
- 2,8 % des participants traités au sémaglutide vs 4,1 % des témoins signalent des niveaux de dépression à un moment donné pendant le traitement.
L’auteur principal, le Dr Thomas Wadden, professeur de psychiatrie et ancien directeur du Penn’s Center for Weight and Eating Disorders, conclut : « ces essais apportent des preuves solides que le sémaglutide réduit le poids corporel et élimine le risque de nombreuses complications de santé associées à l’obésité ».
« Une étude plus approfondie reste cependant nécessaire sur la sécurité psychiatrique du sémaglutide 2,4 mg lorsqu’il est utilisé par des personnes souffrant déjà d’un trouble dépressif majeur ou d’une autre maladie mentale grave (comme la schizophrénie) ou encore ayant des antécédents de TS ».
Ces données sont cohérentes avec les résultats de l’analyse la plus récente de la FDA sur les données de surveillance post-commercialisation de cette classe de médicaments, qui n’a pas identifié « de preuve que l’utilisation de ces médicaments induit des pensées ou des actes suicidaires ».
L’étude a été soutenue par Novo Nordisk.
Source: JAMA Internal Medicine 3 Sept, 2024 DOI : 10.1001/jamainternmed.2024.4346 Psychiatric Safety of Semaglutide for Weight Management in People Without Known Major Psychopathology