Les personnes atteintes d’une maladie mentale grave encourent un risque 50 % plus élevé de décès suite à une infection COVID-19, concluent ces chercheurs de l’Institut de psychiatrie, de psychologie et de neurosciences (IoPPN) du King's College de Londres. L’étude, publiée dans le British Journal of Psychiatry, conclut ainsi que la maladie mentale grave, qui comprend la schizophrénie et la psychose, est un facteur majeur de mortalité, du moins au cours des 2 premières vagues de la pandémie de COVID-19.
Cette recherche révèle que parmi les 7.146 participants atteints d’une maladie mentale grave, le risque de décès toutes causes confondues suite à une infection au COVID-19 est 50 % plus élevé que celui de personnes exemptes de maladie mentale. L’analyse révèle également que certaines communautés sont toujours plus touchées par ce risque de mortalité, dont les personnes d’origine caribéenne et africaine, et cela que ces personnes soient atteintes ou pas d’une maladie mentale grave.
L’auteur principal, le Dr Alex Dregan, maître de conférences en épidémiologie psychiatrique au King's IoPPN, explique : « Nous avons cherché à mieux comprendre l'impact du COVID-19 sur la morbidité prématurée chez les personnes atteintes de maladie mentale. Notre étude démontre à quel point la pandémie a exacerbé les inégalités sociales, mais également mentales. Nous devons comprendre pourquoi cela se produit et nous pencher en particulier sur les différences d’accès aux soins de santé ».
L’étude, menée à partir des données de la base de recherche sur la pratique clinique contenant plus de 60 millions de dossiers électroniques anonymisés de soins primaires, révèle que :
- les personnes souffrant de multimorbidité et qui développent un COVID, ont un risque de décès plus élevé : pour chaque problème de santé supplémentaire, le risque de décès augmente ainsi de 6 % ;
-
cette augmentation (50%) est encore plus élevée pour les personnes souffrant d'une maladie mentale grave.
« Ce sont des conclusions frappantes qui mettent en évidence les inégalités en matière de santé subies par les personnes vivant avec une maladie mentale grave, les personnes issues de minorités ou de régions plus démunies. La pandémie a mis en lumière ces inégalités, et nous devons en tirer les leçons pour élaborer de nouvelles politiques et améliorer l’égalité d’accès aux soins de santé ».
Source: The British Journal of Psychiatry 25 Oct, 2023 DOI : 10.1192/bjp.2023.112 Severe mental illness, race/ethnicity, multimorbidity and mortality following COVID-19 infection: nationally representative cohort study
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