Si les effets délétères de la pollution de l’air sur le système cardio et neurovasculaire commencent à être bien démontrés, cette analyse toute récente, d'une équipe de la Global Alliance against Chronic Respiratory Diseases (Suisse), à paraître dans la revue Chronic Diseases and Translational Medicine, portant sur presque tous les États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), démontre clairement l’augmentation des décès associés à la pollution et révèle un effet démultiplié dans les pays à plus faible revenu.
Cette large analyse prend en effet en compte les décès liés aux cardiopathies ischémiques attribués à la pollution de l’air dans les 183 pays et précise le taux de décès par cardiopathies ischémiques associé à la pollution de l’air extérieur, soit :
jusqu’à 70 décès pour 100.000 personnes,
dans les pays à faible revenu vs 16/100.000 dans les pays à revenus élevés.
Sans compter la pollution de l'air intérieur : Ainsi, dans les pays en développement, la pollution de l’air domestique, due aux combustibles polluants et aux cuisinières ajoute un problème majeur. Cette pollution de l’air intérieur contribue ainsi à 2 fois plus de décès d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) que la pollution de l'air extérieur : l’étude estime ainsi le taux d’AVC lié à la pollution intérieure, à 39 décès/100.000 (vs 19 pour 100.000 dans les pays plus riches).
Ces quelques données dramatiques ajoutent une raison, s’il en fallait, de
mettre en œuvre des interventions drastiques pour réduire la pollution de l'air
ainsi que des modifications du mode de vie et de gestion des maladies cardiovasculaires associées.
Source: Chronic Diseases and Translational Medicine 7 Feb, 2024 DOI: 10.1002/cdt3.116 Cardiovascular disease mortality and air pollution in countries with different socio-economic status (In Press) via AAAS 7 Feb, 2024 Does air pollution contribute to global cardiovascular disease–related deaths?