Cette étude, menée à l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) et à l’Université Rockefeller (New York), décrypte comment la pratique forme de nouvelles voies de mémoire ou réseaux neuronaux dans le cerveau. Ces travaux, publiés dans la revue Nature expliquent pourquoi la pratique répétitive est non seulement utile pour améliorer les compétences, mais entraîne des changements profonds et durables dans les voies de mémoire du cerveau.
73.000 neurones suivis simultanément dans le cortex
La recherche tente de comprendre comment la capacité du cerveau à retenir et à traiter l’information, connue sous le nom de mémoire de travail, s’améliore grâce à l’entraînement ou la répétition. Des souris ont été entraînées à identifier et à se rappeler une séquence d’odeurs sur une période de 2 semaines. Leur activité neuronale était suivie pendant la tâche d’entrainement et de mémorisation à l’aide d’un nouveau microscope permettant de visionner l’activité au niveau unicellulaire de jusqu’à 73.000 neurones simultanément dans le cortex. L’analyse révèle :
- une transformation dans les circuits de la mémoire de travail situés dans le cortex moteur secondaire au fur et à mesure des répétitions ;
- alors que lorsque les souris apprenaient la tâche pour la première fois, les représentations de la mémoire restent instables,
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après plusieurs répétitions, les schémas de mémoire commencent à se « cristalliser ».
L’auteur principal, le Dr Peyman Golshani, neurologue à l’UCLA Health, commente ces observations : « si l’on imagine que chaque neurone du cerveau émet une note différente, la mélodie que le cerveau génère lorsqu’il accomplit la tâche évolue de jour en jour, s’affine ensuite au fur et à mesure des répétitions et se fige ».
Ces travaux apportent un aperçu des raisons pour lesquelles les performances, du cerveau aussi, deviennent plus précises et plus régulières avec l’entrainement.
Une étape donc dans la compréhension de l’apprentissage et de la mémoire, avec des implications dans la prise en charge des troubles cognitifs.
Source: Nature 15 May, 2024 DOI: 10.1038/s41586-024-07425-w Volatile working memory representations crystallize with practice
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