Cette équipe de l’Université de Bristol remet en cause l'hypothèse selon laquelle l'exposition au mercure pendant la grossesse est une cause majeure d’autisme : cet examen des apports alimentaires en poisson chez plus de 4.000 femmes enceintes montre, dans la revue Molecular Autism, une absence totale de lien avec l'autisme ou les traits autistiques chez leurs enfants.
Afin de limiter l’exposition des nourrissons notamment, aux contaminants comme les polluants organiques persistants (POP) et autres composés néfastes, comme le mercure par exemple, les Agences sanitaires ont publié des avis sur la consommation de poisson chez les femmes enceintes et en population générale. Ainsi, en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a limité sa consommation à 2 fois par semaine. Une étude a néanmoins montré que ces recommandations sont inefficaces pour réduire l'exposition des nourrissons, en raison de la persistance de ces polluants dans l’organisme. D’autres études ont néanmoins suggéré que l'exposition à de faibles niveaux de mercure sur le cerveau en développement de l’enfant, par exemple par la consommation de poisson de la mère, durant la grossesse, ne semble pas entraîner de troubles du comportement comme l'autisme. Cette étude de l'Université de Bristol nous apporte des résultats à nouveau rassurants et plutôt en faveur d’une consommation de poisson raisonnable pour les futures mamans. Les poissons sont riches en nutriments bénéfiques, tels que le sélénium, la vitamine E, des protéines maigres, et les acides gras oméga-3, qui restent essentiels au développement du cerveau…
Les scientifiques Bristol ont analysé les données de 4.500 femmes participant à l'étude Children of the 90s. L'analyse de prélèvements sanguins, des données de consommation de poissons et d’incidence de l'autisme chez les enfants ne révèle aucun lien entre les niveaux de mercure chez les mères et les traits autistiques chez leurs enfants. Le seul effet négatif lié au mercure identifié, en particulier chez les filles, est, a contrario, une mauvaise cognition sociale si les mères n’ont consommé aucun poisson. Ces résultats confirment que les mères peuvent consommer raisonnablement du poisson pendant la grossesse en toute sécurité ainsi que l’absence de preuve sur un effet « exposition au mercure », lié à la consommation maternelle de poisson sur le développement de l'autisme.
On « reste » sur le principe de 2 repas de poisson par semaine confirment les chercheurs britanniques, qui commentent : « toutes les espèces de poissons contiennent des traces de mercure, qui peuvent nuire au développement du cerveau, mais nous constatons ici que les bénéfices du poisson, liés à des concentrations élevées en nutriments tels que la vitamine D, les acides gras oméga-3, le sélénium et l'iode, l'emportent sur les risques liés au mercure ».
Source: Molecular Autism DOI: 10.1186/s13229-018-0215-7 April, 2018 Prenatal mercury exposure and features of autism: a prospective study
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