Les hommes et les femmes ont-ils des cerveaux de taille différente ? Oui. Cette taille a-t-elle à voir avec l’intelligence ? Non ! Cette large méta-analyse britannique, la toute première à faire la comparaison, fera tout de même plaisir aux hommes, qui, en moyenne ont un plus gros cerveau. Mais elle identifie surtout les différences entre les hommes et les femmes dans le volume des différentes zones cérébrales, contribuant ainsi à expliquer des susceptibilités différentes, selon le sexe, aux différentes capacités ou fragilités mentales.
A titre d'exemple, les troubles du spectre autistique (TSA) et la dyslexie sont des troubles plus fréquents chez les hommes, la dépression et l'anxiété sont plus fréquentes chez les femmes. L'explication pourrait bien se situer dans ces grandes différences hommes-femmes identifiées dans les zones qui contrôlent la langue et l'émotion.
Les chercheurs de l'Université de Cambridge et de l'Université d'Oxford ont réalisé une méta-analyse de 126 études portant, via l'IRM, sur les différences structurelles hommes-femmes dans la taille du cerveau et de ses différentes régions dont matière grise (Voir différence H/F sur schéma ci-contre), substance blanche, cervelet, liquide céphalo-rachidien. Ils ont mis les données de ces études en commun. L'analyse constate qu'en moyenne,
· -les hommes ont un volume cérébral global plus important de 8% à 13 % que les femmes,
· -la taille de la différence de volume du cerveau entre les sexes semble varier selon la période de la vie-cependant la majorité des données portaient sur l'âge mur-,
· Sont plus développées (Voir sur visuel du haut en rouge lorsque Female > Male en bleu, lorsque Male > Female),
– – chez les hommes, l'amygdale, impliquée dans les fonctions de survie telles que la peur, la colère et le plaisir et l'hippocampe, impliqué dans la mémoire et l'apprentissage,
– -chez les femmes, le cortex insulaire, impliqué dans les émotions, les perceptions et la conscience de soi.
Le cerveau est « bien fait », ses spécificités selon le sexe engagent les deux sexes à coopérer mais il serait simpliste, selon les auteurs, de penser qu'il existe un lien direct entre la taille cerveau et l'intelligence. Les connexions sont déterminantes, bien plus que le volume de tissu cérébral. Mais, pour les auteurs, ces différences dans des régions cérébrales déjà associées aux différentes conditions de santé mentale confirment le lien entre la structure du cerveau et les différences selon le sexe, de risque de maladie mentale.
Source: Neuroscience and Biobehavioral Reviews December 26 2013 doi.org/10.1016/j.neubiorev.2013.12.004