Un froid intense ou une forte humidité pourraient déclencher la formation d’un caillot fatal, conclut cette étude américaine, présentée à l’International Stroke Conference 2014, de l'American Heart Association (San Diego). Les conditions extrêmes météorologiques sont ici associées à l'incidence et l'issue de l’AVC.
Les chercheurs de Yale, Harvard et de la Duke University ont analysé les dossiers de 134.510 personnes âgées en moyenne de 72 ans, hospitalisées pour accident vasculaire cérébral ischémique (AVC causé par un caillot de sang). Les chercheurs ont rapproché ces informations des données de température et d'humidité du Centre météorologique américain afin d'évaluer les relations entre les changements de température, et les temps d'hospitalisation et les décès survenus à l'hôpital après AVC. L'équipe a pris en compte les facteurs de confusion possible comme l'âge du patient, le sexe, l'origine ethnique et les comorbidités. L'analyse constate avec chaque augmentation de 17°C de la température (1°F),
· une diminution de 0,86 % de la probabilité d'hospitalisation pour AVC,
· une diminution de 1,1% du risque de décès à l'hôpital après AVC.
· En revanche, des baisse plus importante des températures d'un jour sur l'autre sont associées à un risque accru d'hospitalisation pour AVC (OR : 1,02).
· Un niveau élevé d'humidité est également été associé à un risque accru d'hospitalisation pour AVC (OR : 1,01).
Le froid induit une vasoconstriction, une augmentation de la pression artérielle et une hémoconcentration qui peuvent aboutir à une rupture des plaques d'athérome et donc favoriser la thrombose, en particulier chez le sujet âgé. L'humidité entraîne le corps à perdre de la chaleur plus rapidement que dans des conditions plus sèches et donc accroît les effets du froid.
De précédentes recherches avaient déjà identifié cette association entre le froid et les grandes variations de température et le risque cardiovasculaire. Mais dans cette étude, la limite pourrait être que les données de température et d'humidité ont été rapprochées des dates de sortie de l'hôpital, même si une hospitalisation pour AVC peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois. S'il y a donc des limites à ces conclusions, elles ont l'intérêt de confirmer le froid extrême comme un facteur de risque cardiaque et surtout de rappeler que les personnes vulnérables doivent éviter de s'exposer à des conditions météorologiques extrêmes.
On sait que la survenue de thromboses artérielles, angines de poitrine, voire infarctus du myocarde ou AVC augmente chaque année durant la saison froide.
Source: International Stroke Conference February 12 2014 Associations of Temperature amd Average Dew Point With Stroke Hospitalizations and Mortality (Visuel Heart and Stroke Foundation)
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