De précédentes études ont montré que la croyance religieuse implique une activité cognitive localisée dans des zones spécifiques du cerveau. Cette recherche en neuroscience, présentée dans la revue Brain Connectivity, le confirme et identifie des connexions entre différents réseaux du cerveau, bien spécifiques à la pratique ou à la pensée religieuse.
Dimitrios Kapogiannis et ses collègues de l'Institut national sur le vieillissement (NIAID/NIH – Baltimore) ont analysé les données d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) de plusieurs groupes de bénévoles, croyants et non-croyants, pour retracer l'activité cérébrale lorsque le cerveau est mobilisé par la croyance religieuse. Les chercheurs ont d'abord suivi une approche de réduction des données à partir d'un premier groupe de 13 volontaires croyants et 13 volontaires non-croyants en bonne santé, et ont abouti ainsi à un espace cognitif en 3D présentant un certain nombre de schémas de connexions correspondant à la pratique religieuse. Ensuite, les chercheurs ont étudié par IRMf deux nouveaux groupes de 20 participants, croyants et non-croyants, appariés pour l'âge, le sexe et l'éducation. Les participants devaient lire puis dire s'ils étaient d'accord ou pas avec plusieurs énoncés de doctrines religieuses. 21 zones cérébrales, dites « d'intérêt » ont été ainsi pu être identifiées. Des zones connectées de manière spécifique qui mobilisent parfois des voies de signalisation déjà connues pour leur rôle dans la régulation de la peur et l'imagerie sémantique.
« En pratique » lorsque le cerveau envisage une croyance religieuse, 3 réseaux sont systématiquement activés pour répondre à 3 questions distinctes, expliquent les auteurs.
· Y-a-t-il un Dieu ou Dieu existe-t-il et quelles sont ses intentions ?
· Doit-on craindre une intervention surnaturelle (un châtiment) ?
· Comment de précédentes expériences de vie et les doctrines peuvent-elles justifier la croyance ?
S'il n'existe pas de réseaux du cerveau consacrés uniquement à la croyance religieuse, l'étude démontre que des réseaux du cerveau impliqués dans différents processus cognitifs ou émotionnels, dont le traitement des émotions, la représentation visuelle et la mémoire sont activés lorsque le cerveau est mobilisé par la croyance religieuse (dont quelques exemples sur schéma ci-contre). L'utilisation et les interconnexions de ces réseaux de base, pour la pratique religieuse, apporte un aperçu de la manière dont nos cerveau ont évolué pour intégrer des croyances de plus en plus complexes.
Source: Brain Connectivity January 15, 2014 Brain Networks Shaping Religious Belief