Des études toujours plus nombreuses reconnaissent les effets de certains aliments, nutriments ou régimes alimentaires sur le risque de maladies, et, plus récemment sur les maladies neurologiques, confortant la notion de traitement diététique. Cette recherche, publiée dans le Journal of Nutritional Biochemistry, suggère que pour la maladie d’Alzheimer aussi, la mise en œuvre précoce d'un traitement diététique, ici à base d’acides gras omega-3, peut ralentir la progression de la maladie.
L'étude, dirigée par des chercheurs de l'Université de Finlande a été menée sur la souris, dans le cadre d'un projet européen nommé LiPiDiDiet. Les scientifiques sont partis du principe que le développement de maladie d'Alzheimer peut prendre jusqu'à 20 ans avant l'apparition des premiers symptômes mais que des modes de diagnostic de plus en plus performants vont permettre des interventions de plus en plus précoces. Alors qu'il n'existe pas de traitement médicamenteux très efficace, le concept du traitement alimentaire est une alternative prometteuse et…naturelle.
De précédentes études épidémiologiques ont suggéré que l'acide docosahexaénoïque (DHA), un acide gras oméga-3 présent dans les poissons gras, peut réduire le risque ou la progression de la maladie d'Alzheimer. Cette étude montre que l'apport de DHA peut être renforcé par des éléments nutritifs supplémentaires.
L'étude a été menée sur des souris femelles transgéniques portant des mutations (APP et PS1) liées à la maladie et ont été soumises à 5 mois à une intervention diététique jusqu'à l'âge de 13 mois. La teneur en graisse de leur régime alimentaire a été ajustée pour correspondre à l'alimentation humaine. Un groupe de souris a été nourri avec 3 supplémentations expérimentales enrichies en huile de poisson.
Les chercheurs constatent que ces souris montrent à 15 mois une mémoire spatiale plus performante, et que le déficit cognitif avec l'âge est inversé chez ces 3 groupes de souris à supplémentation, en particulier dans des tâches de reconnaissance des odeurs. Les niveaux d'accumulation de protéine β-amyloïde montrent une réduction significative dans l'un des groupes à supplémentation avec des stérols végétaux.
En faveur de la piste alimentaire : Des résultats qui suggèrent que même de légères modifications du régime alimentaire peuvent, si mises en œuvre à un stade précoce de la maladie et poursuivies sur le long terme, conduire à des changements significatifs dans le métabolisme du cerveau et dans l'amélioration des performances cognitives. Bref, des résultats encourageant le développement d'interventions diététiques pour la maladie d'Alzheimer. Parmi l'un des 3 régimes testés ici sur la souris, la supplémentation par « Fortasyn Connect» (Nutricia-Souvenaid (Vignette)), un complément alimentaire actuellement en essai clinique …
Source: Journal of Nutritional Biochemistry Feb. 2014 doi.org/10.1016/j.jnutbio.2013.09.015 Special lipid-based diets alleviate cognitive deficits in the APPswe/PS1dE9 transgenic mouse model of Alzheimer's disease independent of brain amyloid deposition (Visuel Fotolia)
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